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Addiction : vue d‘ensemble

Addiction comportementale : vue d'ensemble

Fiche MGS
Une Fiche MedG Maladie et Grand Syndrome
Fiche relue par un tiers. Dernière mise à jour le 30/09/21.
Dernières mises à jour
– Septembre 2021 : Relecture CNUP 2021, quelques modifications de forme (Vicencia et Thomas)
– Mars. 2018
: relecture, publication (Beriel)
– Nov. 2017 : création de la fiche (Vincent)
Sources utilisées dans cette fiche
MG : Informations issues d’une autre fiche MedG, traitant spécifiquement du sujet
0 : source isolée (prof en cours, site web) ou non identifiable
1 : CNUP 3e édition (Réf. de Psychiatrie – addictologie – 2021) 
2
: Critères d’usage nocif et de dépendance à une substance psychoactive et au tabac selon la CIM-10 (document HAS, 2014)

1) Généralité 1

 

A) Définitions

Addiction« Processus par lequel un comportement, pouvant permettre à la fois une production de plaisir et d’écarter ou d’atténuer un malaise interne, est employé d’une façon caractérisée par l’impossibilité répétée de contrôler ce comportement et sa poursuite en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives »

Non usage : Absence de consommation de substances psychoactives.

Usage simpleConsommation usuelle d’une substance sans caractère pathologique. Il est modulable en fonction de l’environnement, des besoins ou envies, des effets négatifs, de la disponibilité de la substance. L’usage simple est définit uniquement pour l’alcool.

Mésusage : Consommation exposant à des risques (usage à risque) et/ou des dommages (usage nocif) et/ou une dépendance. Tout usage de substance psychoactive (sauf alcool et médicament) est un mésusage.

> Usage à risque : Le niveau de consommation expose à des risques de complications aiguës ou chroniques, lesquelles ne sont pas encore présentes (elles ne le seront peut-être jamais).
⇒ L’usage à risque correspond à un facteur de risque plus qu’à un trouble, ce n’est pas un diagnostic CIM-10 contrairement aux deux autres mésusages.

> Usage nocif : Consommation répétée à l’origine de dommages sociaux ou médicaux  pour le sujet ou son entourage.

> Dépendance : Impossibilité de s’abstenir de consommer (perte de contrôle) 1d’un point de vue neurobiologique, cf commentaire. 

B) Types d’addiction

 Addictions liées à l’usage de substances psychoactives :
Tabac
Alcool
– Drogues : cocaine, cannabis, opiacés, amphétamine, kétamine, GHB/GHL, cathinone, substances hallucinogènes
Médicaments : benzodiazépine, « coupe-faim », opiacé
Dopage

 

Addictions comportementales :
Jeu pathologique
Achats compulsifs
Addiction sexuelle
Addiction aux jeux vidéo sur internet
Addiction à l’exercice physique

Autre pathologie parfois liée aux addictions 0
Troubles du comportement alimentaire

 

C) Physiopathologie

Physiopathologie commune à toutes les addictions : perturbation du système dopaminergique de récompense, et des autres systèmes de neurotransmission (GABA, glutamate, sérotonine, noradrénergique, opioïdes)

« Etio » : multifactorielle « bio-psycho-sociale »
– Facteurs génétiques (40 à 60% d’héritabilité dans les tableaux addictifs)
– Comorbidités psychiatriques, addictives
– FdR individuels : début précoce, traumatismes physiques ou psychiques, violence, personnalité impulsive ou antisociale, âge, sexe… 
– FdR environnementaux : coût / disponibilité du comportement (MMORPG ++ 2massively multiplayer online role-playing game = jeu de rôle en ligne massivement multijoueur style world of warcraft), comportement des pairs, milieu parental
Note : chez l’enfant, notion de « adverse childhood experiences » 0

 

2) Diagnostic 1

A) Clinique

De manière générale, on retrouve pour chaque trouble addictif des symptômes comportementaux avec répercussion sociale / médical, auxquels s’ajoutent des symptômes pharmacologiques propres aux troubles liés à l’usage de substances.

Symptômes comportementaux :
– Perte de contrôle progressive
– Impossibilité croissante d’arrêter/ de réduire le comportement
– Envie irrépressible de répéter le comportement (craving)

Répercussions sociales et/ou médicales :
– Social : isolement, marginalisation, stigmatisation, perte d’emploi, séparation, problèmes financiers etc.
– Médical : Selon le trouble.

Symptômes pharmacologiques : (uniquement dans les troubles liés à l’usage de substances)
– Tolérance : Perte d’effets à même dose et nécessité d’augmenter les doses pour obtenir le même effet.
– Sevrage : Selon la classe pharmacologique.

 

B) Critères diagnostiques

Le diagnostic est posé selon des critères précis. Il existe 3 différents cadres nosologiques utilisés par le collège de Psychiatrie :
les critères d’Aviel Goodman : utilisé pour définir les achats compulsifs et les addictions sexuelles, aux jeux vidéo sur internet et à l’exercice physique
le CIM-10 : utilisé pour définir la dépendance aux substances psychoactives
le DSM-5 : utilisé pour définir le jeu pathologique

Aviel Goodman

Aviel Goodman a proposé des critères diagnostiques généraux concernant les addictions (1990). Il faut réunir durablement (pendant ≥ 1 mois ou de façon répété pendant une longue période) les 4 critères principaux (A, B, C, D) et 5 des 9 critères secondaires (E)

A. Impossibilité de résister à l’impulsion de s’engager dans le comportement ;
B. Tension croissante avant d’initier le comportement ;
C. Plaisir ou soulagement au moment de l’action ;
D. Sensation de perte de contrôle pendant le comportement ;
E. Critères secondaire (≥ 5/9)
– Préoccupation fréquente pour le comportement ou l’activité qui prépare à celui-ci ;
– Engagement plus intense ou plus long que prévu dans ce comportement ;
– Efforts répétés pour réduire ou arrêter ;
– Temps considérable passé à réaliser ce comportement ;
– Réduction des activités sociales, professionnelles, familiales du fait du comportement ;
– L’engagement dans ce comportement empêche de remplir des obligations sociales, familiales, professionnelles ;
– Poursuite malgré les problèmes sociaux ;
– Tolérance marquée ;
– Agitation ou irritabilité s’il est impossible de mettre en œuvre ou de réduire le comportement

CIM-10 2

Le diagnostic est retenu si ≥ 3 critères CIM-10 sont présents simultanément au cours de la dernière année (dans le cas de l’addiction au tabac, il faut 3 critères simultanés durant ≥ 1 mois, cf. fiche addiction au tabac)

1- Désir puissant ou compulsif d’utiliser une substance psychoactive ;
2- Difficulté à contrôler l’utilisation de la substance (début ou interruption de la consommation ou niveaux d’utilisation) ;
3- Syndrome de sevrage physiologique quand le sujet diminue ou arrête la consommation d’une substance psychoactive, comme en témoigne la survenue d’un syndrome de sevrage caractéristique de la substance ou l’utilisation de la même substance (ou d’une substance apparentée) pour soulager ou éviter les symptômes de sevrage ;
4- Mise en évidence d’une tolérance aux effets de la substance psychoactive : le sujet a besoin d’une quantité plus importante de la substance pour obtenir l’effet désiré ;
5- Abandon progressif d’autres sources de plaisir et d’intérêt au profit de l’utilisation de la substance psychoactive, et augmentation du temps passé à se procurer la substance, la consommer, ou récupérer de ses effets ;
6- Poursuite de  la consommation de la substance malgré la survenue des conséquences manifestement nocive. On doit s’efforcer de préciser si le sujet était au courant, ou s’il aurait dû être au courant, de la nature et de la gravité des conséquences nocives

DSM-5
A) Présence de ≥ 4 des 9 critères suivants sur une période de 12 mois
1. Besoins de jouer avec des sommes d’argent croissantes pour atteinte l’état d’excitation désiré
2. Agitation ou irritabilité lors des tentatives de réduction / d’arrêt
3. Efforts répétés mais infructueux pour contrôler, réduire ou arrêter la pratique du jeu
4. Préoccupation par le jeu (remémoration d’expériences passées, prévision des prochaines tentatives, problèmes financiers)
5. Joue pour échapper aux difficultés ou soulager une humeur dysphorique (impuissance, culpabilité, anxiété, dépression)
6. Après avoir perdu de l’argent, retourne souvent jouer pour recouvrer ses pertes (pour « se refaire »)
7. Ment pour dissimuler l’ampleur réelle de ses habitudes de jeu
8. Met en danger ou perd une relation affective importante, un emploi, des possibilités d’étude ou de carrière pour le jeu
9. Compte sur les autres pour obtenir de l’argent et se sortir de situations financières désespérées dues au jeu

B) La pratique du jeu n’est pas expliquée par un épisode maniaque

 

3) PEC

A) Objectifs

3 principes :
laisser au maximum le sujet fixer lui-même ses objectifs (afin de maintenir au maximum le lien thérapeutique avec lui)
– atteindre un arrêt durable du mésusage, soit un non-usage (terme à préférer à « abstinence », connoté moralement) soit un usage simple (pour l’alcool).
réduction partielle de consommation (stratégie qui vise à réduire les dommages médicaux et sociaux d’un mésusage) : constitue une étape dans le parcours de soins du patient.

B ) Prévention

  • Types de prévention

Prévention primaire :  Eviter la première consommation de substances psychoactives ou la retarder et agir sur les consommations précoces.

Prévention secondaire: Eviter le passage à une dépendance.

Prévention tertiaire : Prévenir les risques et réduire les dommages liés à la consommation.

  • Tests de dépistage 0

BenzodiazépinesTest ECAB
Opiacés (codéine, tramadol, poudre d’opium, morphine, oxycodone, fentanyl, hydromorphone) : Test de dépendance opiacésEvaluation du risque de mésusage des opioïdes avant prescription : test ORT
Drogues : Test DAST, Test CRAFFT ado
Comportementales : Internet IAT, Facebook Addiction scale, Jeux de hasard et d’argent, Lie Bet, Jeux d’argent ICJE, Sexuelle : test de Carnes, Anorexie Boulimie Test Scoff

  • Structures de prévention

En milieu scolaire, professionnel, festif etc.

CSAPA (Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie) : équipes pluridisciplinaires, PEC des troubles liés à l’usage de substances et des addictions comportementales.

CAARUD (Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues) : PEC des troubles liés aux substances illicites

CJC (Consultations jeunes consommateurs) : PEC des mineurs ou jeunes adultes majeurs pour les troubles liés à l’usage de substance ou des addictions comportementales

C ) Structures de PEC hospitalière

Il existe plusieurs structures :
– Consultations d’addictologie
– ELSA (Equipes hospitalières de liaison et de soins en addictologie)
– Structures d’hospitalisation de niveau I, II ou III
– SSRA (Soins de suite et de réadaptation addictologique)

Structures de proximité (niveau I) Structures de recours (niveau II) Structures hospitalo-universitaires (niveau III)
Possibilité de sevrages simples

 

Consultation addictologie + ELSA ± lits d’hospitalisation

Possibilité de sevrages et soins résidentiels complexes

 

Consultation addictologie + ELSA + HDJ et hospitalisation résidentielle

Centre régional de ressources et de formation, lieu de recherche

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3 réponses à “Addiction : vue d‘ensemble”

  1. Les termes addiction et dépendance sont proches.

    Une différence entre les 2 termes est indiquée ici : https://www.frcneurodon.org/comprendre-le-cerveau/le-cerveau-malade-et-ses-maladies-neurologiques/les-addictions/?cn-reloaded=1
    “La dépendance est due à un déséquilibre du fonctionnement neurobiologique
    L’addiction, quant à elle, définit l’incapacité pour l’individu de s’empêcher de consommer la substance”

  2. La sévérité d’une dépendance (aux drogues) peut s’évaluer par le questionnaire très simple « severity od dependence scale »

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CDU-HGE – Addiction à l’alcool (Réf. d’Hépato-gastro-entérologie – 2018) [Indisponible en ligne – lien vers l’édition 2015&#93

Recommandations
La réduction des risques et des dommages dans les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD) (RBP – HAS, 2017. Synthèse PDF)

Publications scientifiques
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Drogues, médicaments et autres addictions (site Prévenclic) Ensemble d’outils pour la prévention : aide à l'entretien, questionnaires, fiches patients, fiches médecins, liens utiles, brochures et affiches à télécharger. Site gratuit et indépendant.
Alcool (Site Prévenclic) Ensemble d’outils pour la prévention : aide à l'entretien, questionnaires, fiches patients, fiches médecins, liens utiles, brochures et affiches à télécharger. Site gratuit et indépendant.
Intervenir-addiction (Site web)
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