1) Généralités 1
Déf : helminthose cutanée (localisation du ver adulte) et sanguicole (localisation des embryons ou microfilaires) due à Loa loa.
Physiopathologie : la migration du ver adulte à travers le corps humain est à l’origine de signes cliniques spectaculaires et de réactions allergiques. A la longue, il peut être observé des réactions immunologiques associées à une hyperéosinophilie chronique.
Épidémiologie 
Données épidémiologiques 
– Parasitose strictement africaine limitée à la grande forêt
– Sévit de la Guinée au nord jusqu’en Ouganda à l’Est sans atteindre l’océan indien 
– Zones d’hyperendémie : zones forestières du Cameroun, du Nigeria, du Gabon, de la RDC, de la Guinée Equatoriale et de la République du Congo
– Prévalence : estimée à une dizaine de million d’individu 
Vecteur 
– Taon : chrysops 
– Abonde dans la canopée des forêts chaudes et humides d’Afrique équatoriale de l’Ouest
– La femelle est hématophage et pique avec un maximum d’agressivité vers 12 heures 
Mode de transmission : piqûre de la femelle chrysops.
Parasitologie 
Agent pathogène
– Vers adultes mâle et femelle 
 . dimensions : L = 2-7 cm
 . vivent près de 15 ans sous la peau
– Les embryons ou microfilaires (L= 300 μm) circulent dans le sang périphérique (jour +++)
Cycle évolutif
– Le ver femelle émet des microfilaires qui circulent dans le sang périphérique surtout le joue (microfilarémie de périodicité diurne) 
– Les femelles du vecteur, hématophages, attirées par les fumées des feux de bois, piquent le jour avec un maximum d’agressivité vers 12 heures
– Les microfilaires sanguicoles absorbées, se transforment chez le chrysops en larves infestantes en 10-12 jours
– Au cours d’une nouvelle piqûre, les larves infestantes traversent activement la peau et en 3 mois, deviennent adultes.
2) Diagnostic 1
| Clinique | Paraclinique | 
|---|---|
| Signes liés au passage du ver adulte sous la conjonctive et à la reptation du ver adulte sous la peau  | Mise en évidence des microfilaires ou de la filaire adulte | 
A ) Clinique
Incubation  : 3 mois
Suivent alors les trois différents groupes de signes qui peuvent être sporadiques, isolés ou groupés 
Passage du ver adulte sous la conjonctive 
– Incident bénin et fréquent 
 . ver visible sous la conjonctive ou sous la peau des paupières (extraction facile) pendant quelques minutes
 . peut changer d’œil en cheminant sous la peau à la racine du nez
– S’y associent les signes suivants
 . photophobie
 . injection conjonctivale
 . larmoiement avec sensation de corps étrangers 
 . œdème péri-orbitaire 
Reptation du ver adulte sous la peau 
– Fourmillement désagréable ou prurit localisé 
– Le ver apparaît comme un cordon palpable, mobile se déplaçant d’environ 1 cm/minute 
Œdème de Calabar1Calabar = localité du Sud du Nigéria
– Allergique, fugace et migrateur durant quelque heures à quelques jours et accompagné d’une sensation de tension
– Siège 
 . membres supérieurs (bras, coude, poignet, main)
 . face 
 . thorax
B ) Paraclinique
Diagnostic direct : dans le sang (microfilaires, prélèvements vers 12 heures) ou sous la peau ou la conjonctive (ver adulte)
Mise en évidence des microfilaires : très mobiles, serpigineuses au milieu des globules rouges
Mise en évidence de la filaire adulte 
– Répérée lors de son passage sous les téguments 
– Extraction possible lors d’un passage sous-conjonctival
– Filaires mortes calcifiées visibles sur des radiographies
Diagnostic indirect 
Recherche d’anticorps
– qualitative (coélectrosynérèse) ou quantitative (IFI ou ELISA)
– indiquée chez les sujets présentant des manifestations cliniques évocatrices sans microfilarémie
Hémogramme : hyperéosinophilie sanguine souvent très élevée (> 2G/L dans 70% des cas de Loase)
C ) Diagnostic différentiel
Dans les zones d’endémie, les microfilaires de Loa loa sont à différencier de celles des filarioses lymphatiques et de celles de Mansonella perstans.
3) Evolution 1
– Complications rénales et cardiaques 
– Encéphalopathie potentiellement mortelle 
4) PEC 1
A ) Bilan initial
| Bilan pré-thérapeutique | 
| Numération des microfilaires | 
B ) Traitement
Le traitement est délicat et à risque d’effets indésirables (parfois mortels). La mise en route se fait en milieu spécialisé et est adaptée à la charge microfilarienne. 
– Diéthylcarbamazine (Notézine ®)  à doses très progressivement croissantes
– Associer un antihistaminique ou un corticoïde
– Lorsque la charge microfilarienne > 8000 microfilaires/ml (prélèvement diurne), craindre des accidents de lyse filarienne
 . fièvre
 . céphalées
 . nausées
 . arthralgies
 . éruption prurigineuse
 . encéphalite filarienne +++
– Il convient de diminuer la charger parasitaire avant de mettre la diéthylcarbamazine 
 . utilisation progressive d’albendazole puis d’ivermectine (150 μg/kg en prise unique) 
– Exsanguinotransfusion, voire même hémofiltration = alternatives thérapeutiques d’exceptions 
 
 





