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Chéilite

inflammation des lèvres

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Une Fiche MedG Maladie et Grand Syndrome
X Fiche non-relue par un tiers, créée le 12/04/21.
Dernières mises à jour
– Avril 2021 : création de la fiche (Beriel)
Sources utilisées dans cette fiche
MG : Informations issues d’une autre fiche MedG, traitant spécifiquement du sujet
0 : source isolée (prof en cours, site web) ou non identifiable
2 : Chéilites (Fiche de synthèse – Thérapeutique dermatologique, 2016)

1) Généralités 2

Déf : inflammation des lèvres, de la zone vermillon ou du versant cutané de la muqueuse labiale.

Physiopathologie : la lèvre est une zone fragile, souvent sollicitée et exposée à des facteurs externes mécaniques ou chimiques.
Note : Le vermillon des lèvres est une semi-muqueuse qui ne contient pas d’annexes ni de glandes salivaires. Son chorion richement vascularisé est surmonté d’un épithélium ortho-kératosique.

Epidémiologie : affection fréquente +++ 

Etiologie
Causes externes
– Climat (froid, vent)
– Causes actiniques (rayonnements UV, soleil)
– Allergies
– Traumatismes 
– Produit caustique 

Causes internes
– Terrain atopique 
– Causes médicamenteuses 
– Causes infectieuses 
 . virus 
 . bactérie 
 . champignons 
– Causes immunoallergiques 
Causes carentielles 
 . avitaminose B2, B12, scorbut (vitamine C), carences en fer ou en zinc
 . pellagre (vitamine PP)
– Dermatoses inflammatoires (lupus, lichen, maladies bulleuses auto-immunes)
– Causes idiopathiques ( chéilite glandulaire, macrochéilite granulomateuse, chéilite plasmocytaire) 

2) Diagnostic 2 

Clinique Paraclinique
atteinte inflammatoire d’aspect variable (selon étiologie) ± biopsie 

A ) Clinique

  • Chéilites climatiques

– Assèchement, desquamation puis gerçures des lèvres 
– Apparition secondaire de crevasses transversales (peuvent devenir chroniques, partie médiane de la lèvre inférieure ++)

  • Chéilite actinique aiguë

– Notion d’exposition intense aux rayons ultraviolets 
– Lèvre inférieure +++
– Lésions œdémateuses, érythémateuses, douloureuses ± vésico-bulleuses  
– Puis érosion des lésions avec apparition de croûtes 
– Facteurs favorisants : dermatoses photosensibilisantes (photodermatose type lupus, photosensibilisation médicamenteuse notamment voriconazole)

  • Chéilite actinique chronique

– Terrain : homme de 50 ans de phototype clair ++
– Notion d’exposition chronique au soleil 
– Lèvre inférieure +++
– Deux présentations cliniques 
 . desquamation chronique résistante aux émollients ± formations de croûtes et fissurations au niveau du vermillon 
 . semi-muqueuse globalement atrophique, semée de zones pâles à reflet grisâtre 
– ± vermillon globalement de couleur blanchâtre irrégulière et son contour mal défini

  • Chéilite allergique

Eczéma des lèvres 
– Fréquent ++
– Forme aigue 
 . lésions érythémateuses, œdémateuses, vésiculeuses puis croûteuses, mal limitées débordant sur le versant cutané des lèvres (parfois à distance)
 . prurit 
– Forme chronique
 . lésion sèche, érythémato-squameuse, voire fissuraire 
 . ± prurit modéré 

Urticaire de contact 
– Allergènes alimentaires +++
– Lésion œdémateuse des lèvres ± asymétrique 
 . apparition brutale 
 . ± prurit 

Urticaire chronique spontanée 
– épisodes d’angiœdèmes des lèvres et de la muqueuse buccale 
– ± accompagnés de plaques cutanées d’urticaire 

  • Chéilite traumatique

Par tic de léchage 
– Terrain : enfant ++
– Inflammation chronique des bords du vermillon + érythème péri-buccal bien limité (zone accessible à la langue) 

Par tic de mordillement (ou anomalie d’occlusion dentaire)
– chéilite localisée à la zone d’occlusion dentaire sur la lèvre inférieure 
 . érosive
 . squameuse 
 . décollement en lambeaux 
– chéilite inflammatoire
 . œdème, ulcérations, croûtes (patients nerveux qui arrachent des lambeaux muqueux sur la lèvre inférieure) 
 . lésions similaires de mordillement à la face interne des joues en regards des commissures inter-maxillaires antérieures

Chéilites factices ou chéilites exfoliatrices de Crocker 
– Terrain : adolescent, sujet jeune 
– Atteinte squamo-croûteuse macérée des lèvres parfois très épaisse et repoussante 
– Affection considérée comme une pathomimie ;  provoquée et entretenue par le léchage et le frottement chronique des lèvres 

  • Chéilite caustique

– Irritation aiguë des lèvres 
– Brûlure secondaire à l’application locale d’un produit chimique 
– Lésion œdémateuse inflammatoire, ± bulleux ou nécrotique selon le produit identifié 

  • Chéilite atopique

– Chéilite érythémato-squameuse avec fissuration 
 . chronique et fréquente
 . en poussée ou non de dermatose (sujets atopiques)

  • Chéilite médicamenteuse

– Traitements rétinoïdes : isotrétinoïne, acitrétine, alitrétinoïne 
– Chéilite érythémato-squameuse, sèche, fissuraire et érosive 

  • Chéilite virale

Herpès Simplex de type 1 +++
– Primo-infection herpétique (gingivo-stomatite herpétique)
 . chéilite érosive et croûteuse post-vésiculeuse 
 . stomatite diffuse dysphagiante 
 . vésicules péri-buccales 
 . fièvre et des adénopathies cervicales 
– Récurrences herpétiques orales 
 . lèvres ++
 . bouquet de vésicules + sensation de brûlure 
 . érosion des vésicule avec mise en place de croûte 

  • Chéilite bactérienne

– Infections streptococciques du groupe A ; infections staphylococciques +++
– Lésions croûteuses méllicériques 

  • Chéilite mycosique

– Erythème et œdème douloureux des lèvres ± fissuraire (rhagades) 
 . + stomatite aiguë ou chronique 
 . ± perlèche 
– Candidose chronique 
 . granulome moniliasique,
 . papulo-nodule kératosique, papillomateux, déformant la lèvre 

  • Chéilites immunoallergiques

Erythème polymorphe 
– réaction immunoallergique post-infectieuse (post herpétique ++)
– survient 7-10 jours après l’infection 
– chéilite œdémateuse, érosive, croûteuse + stomatite bulleuse 
– présentation typique en cocardes des lésions, avec une disposition acrale + atteinte des autres muqueuses

Syndrome de Stevens-Johnson ou syndrome de Lyell 
– Notion de prise médicamenteuse introduite 7-21 jours avant l’apparition des symptômes
– Tableau de chéilite œdémateuse, érosive et croûteuse aigu + décollements cutanés et ulcérations muqueuses diverses 

– carences nutritionnelles sévères (avitaminose B2, B12, scorbut, carences en fer ou en zinc) : chéilite exfoliative 
– pellagre : vermillon brillant et craquelé, parfois érodé 

  • Chéilite glandulaire

– Chéilite glandulaire simple +++
 . épaississement modéré de la lèvre inférieure avec turgescence inflammatoire des orifices glandulaires (soudure à la pression, d’une gouttelette de salive)
– Chéilite glandulaire suppurée, chronique et douloureuse (très rare)
 . lésions superficielles ou profondes 
 . abcès et trajets fistuleux 

  • Macrochéilites granulomateuses

– Œdème labial, d’une ou des deux lèvres, intermittent puis permanent 
– macrochéilite granulomateuse + paralysie faciale périphérique + langue fissuraire = Syndrome de Melkersson Rosenthal (forme complète)

  • Chéilite plasmocytaire

– Rare
– Chéilite œdémateuse et érosive ± associée à une stomatite

  • Autres chéilites inflammatoires

Chéilite secondaire à un Lupus 
– chéilites ± sévères, érosives et croûteuses
– Lupus discoïde subaigu : lésions leuco-kératosiques du vermillon

Chéilite secondaire à un lichen 
lichen plan kératosique des lèvres : lésions leuco-kératosiques indolores 
– lichen érosif : ulcérations douloureuses et étendues (muqueuse buccale et lèvres)

Chéilite secondaire aux maladies bulleuses auto-immunes  
Pemphigus ++
– chéilite érosive et croûteuse

B ) Paraclinique

Aucun examen paraclinique pour le diagnostic positif de chéilite. 

C ) Diagnostic différentiel 

Pas de données relatives au diagnostic différentiel.

3) Evolution 2

– surinfection bactérienne ou mycosique 
– ± évolution vers un carcinome épidermoïde (présence de dysplasies légères à sévères) de la chéilite actinique chronique
– les lésions de la chéilite glandulaire chronique sont à l’origine d’abcès et de trajet fistuleux. Risque d’évolution vers un carcinome controversé

4) PEC 2

A ) Bilan initial

bilan 
Chéilite actinique chronique : biopsie : recherche d’une dysplasie voire d’un carcinome épidermoïde
Chéilites allergiques
– Tests épicutanés : confirmation de l’allergène (eczéma des lèvres)
– Interrogatoire voire prick-tests alimentaires : détection de l’allergène alimentaire (urticaire de contact)
Chéilite caustique : rechercher une atteinte œsophagienne (en cas d’ingestion du produit)
Chéilites médicamenteuses : interrogatoire +++
Chéilite virale 
– culture virale (écouvillonnage du plancher d’une vésicule récente et mise en culture) : méthode de référence
– PCR

Chéilite bactérienne : prélèvement bactériologique 

Chéilite mycosique :
– prélèvement mycologique
– en cas de candidose chronique
 . recherche d’un facteur favorisant en cas d’infection chronique (immunodépression, etc)
 . biopsie du granulome
Chéilite carentielle : dosages biologiques 
Macrochéilites granulomateuses 
Biopsie :  granulomes gigantoépithéiloïdes, non nécrotiques, avec un infiltrat lymphocytaire
Chéilite plasmocytaire 
Histologie :  infiltrat plasmocytaire en bande sous-épithéliale

B ) Traitement

forme étiologique traitement
Chéilite climatique  – application locale fréquente d’un topique gras sans composants allergisants (baume du Pérou) +  correction du tic de léchage : amélioration en quelques jours
– en cas de crevasse : préférer un baume labial (Kelyane HD®, Apaisac®, Cold Cream Avène®, Bariederm®, etc., ou de la simple vaseline) à un stick

– en cas de surinfection 
 . antibiotique
 . antifongique 
 . exérèse chirurgicale d’une fissure chronique à bords hyperkératosiques
Chéilite actinique aiguë traitement symptomatique : émollients, baume labial, photoprotection en cas de dermatose photosensibilisante 
Chéilite actinique chronique – Vermillonectomie 
 . excision de l’ensemble de la semi-muqueuse suivie dans le même d’une réparation par avancement de la muqueuse endo-labiale pour construire un « néo-vermillon »
 . excellents résultats esthétiques et fonctionnels

– Vaporisation au laser CO2 
 . destruction thermique de l’épithélium
 . excellent résultat esthétique, sans risque de paresthésies
 . risque de récidive 

– Electrocoagulation 
 . destruction thermique ciblée des lésions, sous contrôle visuel
 . cicatrisation initiale plus lente
 
– Cryothérapie 
 . destruction localisée de la lésion par cristallisation puis nécrose
 . avantages et inconvénients similaires à l’électrocoagulation 

– 5-Fluoro-uracile topique 
  . effet anti-néoplasique par inhibition préférentielle de la synthèse d’ADN dans les cellules tumorales
 . résultats esthétiques satisfaisants à moyen terme, avec récidives
 . efficacité limitée par difficultés d’observance

– Imiquimod 
 .  son application entraîne une réaction pro-inflammatoire et anti-tumorale locale
 . guérison clinique et histologique
 . effets secondaires modérés à sévères (érythème, érosions, ulcérations)

– Photothérapie dynamique 
 . utilisation combinée d’une substance photosensibilisante et d’une irradiation lumineuse ⇒ réaction photodynamique ⇒ stress oxydatif ⇒ mort cellulaire
 . moins efficace, meilleure tolérance
Chéilites allergiques – Eviction de l’allergène
– Pour l’eczéma des lèvres
 . dermocorticoïde (désonide Tridenosit®, hydrocortisone 17-butyrate, Locoïd®) x 2/jour, en crème sur des lésions aiguës, en pommade sur des lésions sèches

Chéilites traumatiques – éviction du facteur traumatique
– application de topiques gras protecteurs
– psychothérapie parfois nécessaire pour les patients atteints de troubles compulsifs
– en cas de chéilite factices 
 . prise en charge psychologique adaptée 
 . agents kératolytiques ou émollients à base d’urée pour favoriser la chute des croûtes
Chéilites caustiques – lavage à l’eau et au savon doux
– application de dermocorticoïdes et d’un topique gras 
– geste chirurgical parfois nécessaire (brûlure grave)
Chéilite atopique – dermocorticoïdes gras : application biquotidienne pendant une semaine
– prévention par un topique hydratant et l’évitement du léchage chronique des lèvres
Chéilite médicamenteuse  traitement systématique par pommade émolliente
Chéilite virale  – primo-infection herpétique 
 . aciclovir per os (200mgX5/jour) ou,
 . si la voie orale est impossible ou chez l’immunodéprimé : aciclovir IV (5 mg/kg/8 h) pendant 5-10 jours
Chéilites bactériennes Traiter comme un impétigo cutané + antiseptiques et/ou antibiotiques locaux
Chéilite mycosique – antifongiques locaux (amphotericine B, miconazole) 
 . efficaces 
 . récidivent en l’absence de traitement d’un éventuel facteur favorisant 

– fluconazole par voie orale 
 . sujet immunodéprimé
 . forme chronique
Chéilites immunoallergiques  Erythème polymorphe
– traitement symptomatique 
 . bains de bouche antiseptiques à la chlorhexidine (Eludril®) et cicatrisants (Glyco-Thymoline 55®)
 . application de vaseline pour ramollir les croûtes

Syndrome de Stevens-Johnson ou syndrome de Lyell 
– Arrête du médicament 
– Traitement symptomatique par émollients 
Chéilite carentielle Correction du déficit 
Chéilites glandulaires soins locaux, antibiothérapie, cryochirurgie ± vermillonectomie (formes suppurées sévères)
Macrochéilites granulomateuses  Traitement difficile et non codifié
– corticoïdes locaux : topiques, intralésionnels ou systémiques
–  clofazimine (Lamprène®) : 100mg à 200mg/jour pendant un mois avec une décroissance sur 3 à 6 mois (selon efficacité et effets secondaires)
Chéilite plasmocytaire – corticoïdes (locaux ou intralésionnels)
– inhibiteurs de calcineurine topiques (tacrolimus topique)
– griséofulvine orale 
Autres chéilites inflammatoires Traitement étiologique 

 

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